Edito de la semaine : Les communs

 

Qu’y a-t-il de commun entre une coopérative, un potager partagé, un collectif de hackers ou une communauté autochtone gérant une forêt ? Tous « agissent et coopèrent avec leurs pairs, de manière auto-organisée, pour satisfaire leurs besoins essentiels  

La notion de « biens communs » attire de plus en plus l’attention et l’intérêt de divers acteurs du changement social.
Qu’il s’agisse d’écologie, de défense des services publics, de culture ou de technologie, les biens communs – ou, plus simplement, les « communs » – ont pour principal attrait de dessiner une alternative pratique aux logiques de commerce et de contrôle, mettant l’accent sur la coopération et le partage, et redonnant du pouvoir et de l’autonomie aux simples citoyens.

 La notion de « biens communs » est invoquée à propos de choses très différentes entre elles, depuis la gestion collective des ressources naturelles jusqu’à Linux et Wikipedia, en passant par la préservation des traditions indigènes, les services et infrastructures publics, les coopératives et l’économie solidaire, les jardins partagés et les AMAP…

En théorie c'était simple :
Il faut penser l'air, l'eau, le savoir et toutes les ressources vitales
comme un bien commun
Un usage partagé et donc organisé équitablement
sans appropriation individuelle

Mais ces biens communs ont été privatisés ou étatisés
Allant même jusqu'à attribuer la valeur de l'eau aux marchés boursiers
Le fameux mantra
« There is no alternative » de Margaret Thatcher est repris sous toutes ses formes par nos dirigeants depuis plus de trente ans

Et pourtant

En 2009 Elinor Ostrom est la première femme récompensée par un prix Nobel d’économie... pour des travaux sur l’organisation collective de la vie.
Elle prônait un retour au réel
Prendre en compte les interactions humaines et leurs effets dans le modèle des biens communs, en s’écartant du modèle néo-libéral de la « rationalité économique  
Une forme spécifique de propriété et de gouvernance qui place les décisions collectives des « communautés » au centre du jeu socio-économique.
Un « outil pour penser » majeur, qui ouvre de nouvelles portes,
en adéquation avec les questions de notre époque
crise écologique, développement des réseaux numériques,
partage de la connaissance, modification profonde des modes de production, droits de propriété matérielle et immatérielle...

Merci à la crise du système capitaliste
d'avoir remis au goût du jour ce concept
Essentiel à la préservation des ressources et à l'intelligence collective
de bien commun ou des communs tout simplement...

Date de publication 03.05.2021